Lt-colonel Jacques BOUTET

chef régional de l'O.R.A
fusillé le 10 mai 1944 par les Allemands




 

Cette photo et le titre sont extraits du livre "A nous Auvergne! de Gilles Lévy et Francis Cordet

« Dans deux heures, je vais être exécuté et dans mon coeur règne une paix absolue. Je ne souffre nullement, mon bonheur au contraire est grand. Maman, j'ai toujours prié pour ne pas rester sur terre après toi. Dieu m'a exaucé.
« Je vais retrouver tes parents que tu as tant aimés. Je t'attendrai heureux et c'est moi qui te recevrai. Quelle joie ! Mais avant, je te supplie de m'écouter et de m'obéir, soigne-toi comme si j'étais près de toi et rends les petits heureux, sois heureuse avec eux, je le serai en permanence avec vous.
« Ne vous occupez ni de mon corps ni de porter le deuil. C'est sans intérêt. Pour le respect humain, portez un brassard, hommes et femmes, vous direz que c'est ma volonté. Je suis plein de courage. N'ayez pas de peine. Je n'en ai pas. Vive la France...»

(son frère Henri Boutet est mort en déportation en Autriche, à Melk camp annexe de Mauthausen le 8 janvier 1945)

 

Références

 

« Heureux d'avoir servi la France »

Références, informations

 

 

 

Extrait de ses services et campagnes :

 

- Le Lt-colonel BOUTET Jacques né le 09 février 1890 à Tulle, fils de Jean-Baptiste BOUTET et de son épouse Jeanne GROS

Engagé volontaire pour 4 ans à Angoulème le 09/10/1911, recrutement classe 1910, num 1313
ESM St-Cyr (Promotion des Marie-Louise, Cavalerie, 2e Escadron-6e Peloton)


 

S/Lt au 19e Rgt de Dragons à compter du 12/10/1913

- Lt 19e Rgt de Dragons 25/09/1914

- Instructeur des Officiers de l'Armée Américaine à Saumur à compter du 13/09/1917

- Mission française près de l'Armée Américaine à Chaumont à compter du 06/05/1918

- Officier de liaison près du 6ème C.A. américain 15/09/1918

 

Après la guerre, le Lt BOUTET sert à l'Armée du Levant à partir de novembre 1919 jusqu'en 1923

 

Promu Capitaine le 25/06/1925, il sert au 29e Rgt de Dragons à Provins

- Admis à l'ESG (2 mars 1928) et Breveté

- Sert ensuite dans les EM de Cavalerie et au 3Btn de Dragons à Lunéville

- Promu Chef d'Escadron le 25/07/1936, il est affecté au 8e Dragons à Lunéville

 

Au début de la guerre, le 27/08/1939, il est affecté à l'EM de la IVème Armée

 

Le 01/07/1940, il rejoint à Clermont-Ferrand l'EM de la 13e Division Militaire

- Promu Lt-colonel le 13/06/1940, il est nommé S/Chef d'EM 13e Division Militaire le 10/06/1942

 

Maintenu en activité

Il est arrêté par les Allemands lors du coup de main sur l'EM de Clermont-Ferrand

Condamné à mort et exécuté par les Allemands

Mort pour la France le 10 mai 1944 (Acte de décès num 502314/EG/E2, 1er Bureau du 24/08/1948 du Ministère des Anciens Combattants)

 

DECORATIONS :

 

Croix de guerre 14-18 - citation o/o du Rgt

Croix de guerre TOE - citations o/o Armée et Brigade

Légion d'honneur 31/12/1926

Croix de guerre 39-45 - citation o/o Armée

Médaille de la Résistance avec rosette

 

Proposition pour la Croix de la Libération :

 

« Martyr de la Résistance, Officier supérieur d'un patriotisme éprouvé. Chef de grande valeur qui a su, au milieu des pires dangers, rassembler et organiser de très nombreux éléments de résistance en Auvergne. Par sa clairvoyance et son grand désintéressement, a été à l'origine de l'union de tous, préparant ainsi le rassemblement de plusieurs milliers d'hommes pour les combats décisifs. Dénoncé pour son activité tant anti-allemande qu'antigouvernementale, a été arrêté avant d'avoir pu jouir de son succès. Torturé par la Gestapo, n'a livré aucun secret. A été fusillé par les Allemands en mai 1944. »

 

Avis du délégué ORA :

 

« Après une carrière militaire comptant parmi les mieux remplies, a continué la lutte contre l'Occupant dans les rangs de l'O.R.A. en rassemblant et organisant les forces vives de la Région du Massif Central pour la victoire contre l'idéologie nationale socialiste.

A suivi jusqu'au sacrifice suprême, son idéal au service du Pays. Mort pour la France, mérite de reposer dans le Carré militaire du cimetière de Sens, au milieu des héros morts au champ d'honneur. »

 

Joigny, le 30 novembre 1993

Le Commandant MACAISNE

Délégué Départemental O.R.A.

 

 

Abréviations :

O.R.A. : Organisation de la Résistance de l'Armée ; ESM : Ecole Spéciale Militaire ; ESG : Ecole Supérieure de Guerre ; EM : Etat Major ; T.O.E. : Théâtres d'Opérations Extérieures.

 

 


 

Références :

 

1.


« Le Sénonais libéré » du mercredi 27 août 1975 :
périodique fondé par les comités de libération du Sénonais.

 

Extraits de l'allocution du Commandant Mascaine, délégué départemental O.R.A. en éloge au lieutenant-colonel Jacques Boutet, au cimetière de la ville de Sens.

 

1.1. Saint Cyr, la guerre 14-18

Jacques Boutet entre à Saint Cyr en octobre 1911 et, ayant choisi la basane, il est affecté à sa sortie en 1913 au 19e Dragons. C'est avec cette unité que le jeune sous-lieutenant prend part aux premières opérations de la guerre. Une citation nous le dépeint :

« Officier courageux et dévoué qui, au début de la campagne a dirigé plusieurs reconnaissances avec énergie et sang-froid. »

Pour lui, pendant plus de 37 mois, ce sera la dure vie du front avec ses peines et ses sacrifices.

En 1917 la guerre change de figure. La jeune armée américaine vient prendre part à la lutte et renouveler nos effectifs.

En septembre, le lieutenant Boutet est choisi, pour ses éminentes qualités et sa connaissance de la langue anglaise, pour servir en tant qu'officier instructeur de cavalerie à Saumur pour les officiers américains. Il y réussit si bien qu'il est affecté comme officier de liaison auprès du 6e C.A. américain avec lequel il termine la guerre.

 

1.2. Le Levant

En fin d'année 1919, il part au Levant. En février 1923, une citation à l'ordre de l'Armée vient orner d'une palme sa croix de guerre des TOE :

« Au Levant depuis novembre 1919, s'y est fait remarquer aussi bien dans la troupe que dans l'état major par ses belles qualités militaires. En Cilicie, au cours des opérations de l'hiver 1921-22 s'est particulièrement distingué comme commandant d'escadron, notamment pendant les combats de Tarsous (janvier-février 1921). Vient de donner toute sa mesure comme chef de l'état-major du commandant des opérations engagées à l'ouest d'Alep (Syrie) contre les bandes de Tchètès (septembre à novembre 1922). S'est acquitté de ses fonctions de la manière la plus brillante et a exécuté en outre, sans souci du danger, des missions fréquentes rendues pénibles par la présence dans tout le pays de nombreuses bandes armées. »

En juillet 1923, une autre citation récompense sa bravoure dans les combats de la région des Djebels (Syrie), du 10 juin au 12 juillet.

 

1.3. Légion d'honneur, Ecole Supérieure de Guerre, prémices de la deuxième guerre mondiale

Après un séjour de quatre ans au Levant, il est affecté au 29e Dragons à Provins.

C'est en 1925 qu'il est nommé capitaine et il reçoit la Croix de la Légion d' Honneur en 1926.

 

Mais c'est par l'étude qui donne de la profonduer à la réflexion, de l'aisance dans la synthèse, que le capitaine forge sa personnalité : admis à l'école de guerre, il en sort breveté d'état-major en 1930.

 

En 1936 il est promu chef d'escadron au 8e Dragons après avoir servi deux ans à l'état-major de la 2e Division de cavalerie, à Lunéville. Il est là aux premières loges pour observer ce qui se passe de l'autre côté du Rhin : la montée du nazisme et ses coups de force. La France, comme toujours, négligeant les avertissements, rève de paix et s'abandonne à la facilité. Elle se réveillera dans le cauchemar de juin 1940.

 

1.4. La deuxième guerre mondiale, l'O.R.A., J. Boutet chef régional Auvergne, son action

Le commandant Boutet affecté au début de la campagne à l'état-major de la IVe armée, est muté le 1er juillet 1940 à l'état-major de la 13e région militaire à Clermont-Ferrand.

Il est de ceux qui ne désespère pas du destin de la France.

Autour de lui se rassemblent des chefs, des hommes, qui gardent l'espoir. Il est l'organisateur, l'animateur d'un mouvement qui va le prendre tout entier. Sa droiture, son sens élevé du devoir, attirent à lui toutes les énergies. Pour tous, il est l'exemple !

Promu lieutenant-colonel en juin 1941, il est nommé sous-chef d'état-major de la région militaire de Clermont-Ferrand qui est un des noyaux de la résistance de l'armée.

 

L'O.R.A. émanation de l'armée, dans la pérennité de sa mission, se préparait dans l'ombre pour reprendre le combat. Son organisation couvrait la France entière.

Notre idéal (c'est le commandant Mascaine qui parle), exclusivement national et patriotique, exempt de toute idéologie politique comme de toute ambition personnelle se résume ainsi : la grandeur et la prospérité de notre pays passent, dans nos coeurs, avant nos opinions et nos préférences.

 

Notre premier chef, le général Frère, fut notre drapeau.

C'est lui qui investit le lieutenant-colonel Boutet de son commandement de l'O.R.A. pour le Massif Central.

 

Le lieutenant-colonel Boutet ne faillira pas à sa mission. Il n'est pas possible de relater même succinctement dans une allocution, les nombreux aspects de son activité.

L'historique de l'O.R.A., ouvrage essentiel pour qui veut connaître la résistance, que nous devons au colonel de Dainville (éditions Lavauzelle) nous montre ce que fit ce chef de région :

« ...il réalise une organisation en profondeur : ossature départementale du commandement, transmissions, dépôts d'armes, équipes de destructions des agents ennemis, liaisons avec les organisations de résistances (F.T.P. compris), financement des passages en Espagne ... »

Ainsi il devint pour toute la région le catalyseur de toutes les forces dressées contre l'occupant. Un autre ouvrage, de Gilles Levy et Michel Cordet, intitulé : « A nous Auvergne » (Presse de la Cité) nous indique par les nombreuses références à son nom l'ampleur de son action.

Mais c'est l'ennemi lui-même qui nous éclaire sur les résultats obtenus par le chef régional. En effet, le rapport allemand pour les opérations en France en mars 1944, cite : « la région de Clermont-Ferrand comme la mieux organisée avec à sa tête un comité directeur, disposant de véritables bureaux d'état-major. »

 

1.5. Son arrestation par les Allemands, emprisonnement, exécution

Comme vous le pensez bien, l'O.R.A. fut la cible privilégiée de la Gestapo et de l'Abwehr qui en mesurait toute la puissance et l'efficacité. Aussi le 1er octobre 1943, les Allemands cernent les bâtiments de l'état-major. Chacun presse le lieutenant-colonel Boutet de s'échapper, il aurait pu : mais il tient à faire disparaître tous les papiers compromettants et c'est dans l'incendie que l'ennemi voit s'échapper les preuves qu'il cherche.

 

Puis c'est le calvaire ! Il ne nie pas les faits qui pèsent contre lui, au contraire, il prend tout à sa charge; il en impose à ses bourreaux par sa force de caractère et sa grandeur d'âme.

 

Condamné à mort le 10 mars 1944, il fut fusillé le 10 mai 1944.

 

1.6. Proposition pour la Croix de la Libération, sa dernière lettre à sa mère

Suivent la lecture du texte de sa proposition pour la Croix de la Libération à titre posthume (voir ci-dessus) et celle de sa dernière lettre à sa mère (voir en en-tête)

(Suite à cette demande la médaille de la Résistance avec rosette lui a été décernée)

 

1.7. Hommage au lieutenant-colonel Jacques Boutet, le Carré militaire du cimetière de Sens, un rue de Sens, un stade à Clermont-Ferrand

Une palme fut ensuite déposée sur la tombe du lieutenant-colonel Boutet et une minute de silence fut observée.(tombe de la famille Boutet)

 

A la demande de son frère cadet Georges Boutet et du commandant Mascaine, il repose depuis 1993 dans le Carré militaire du cimetière de Sens au pied du drapeau Français.

 

Une rue de Sens a été baptisée rue du lieutenant-colonel Boutet.

 

Un stade porte aussi son nom à Clermont-Ferrand.

 

 

2.


A NOUS AUVERGNE! : « La vérité sur la résistance en Auvergne, 1940-1944 »

(ouvrage de Gilles Lévy et Francis Cordet aux Presses de la Cité, 1981)

 

Les paragraphes suivant sont des extraits de ce livre très documenté sur la Résistance en Auvergne.

 

Démobilisation, entrée en Résistance du Lt-Colonel Jacques Boutet (p. 46) :

Désarmée, démobilisée en sa quasi-totalité le 1er décembre 1942, l'armée française de métropole a-t-elle définitivement disparue ? En tout cas, eu égard à l'apathie de la plupart des militaires, l'avenir semble bien sombre. Toutefois deux officiers, les lieutenants-colonels Jacques Boutet et Jean Garcie poursuivent la lutte, regroupent les bonnes volontés et réussissent à soustraire du matériel aux investigations du commandant Berninghaus.

 

Naissance de l'O.M.A (organisation militaire d'action) ou O.R.A. (p. 47) :

Sur le plan régional, le commandement de l'O.R.A. est assuré par le lieutenant-colonel Jacques Boutet, assisté du commandant Henri Madeline. Le Puy de Dôme relève du lieutenant-colonel Jean Garcie.

En accord avec le lieutenant-colonel Jacques Boutet, le docteur Guy Fric assume la responsabilité de l'organisation militaire du « Mouvement de Résistance des Prisonniers de guerre » (*) créé par F. Mitterand. Le recrutement se fait uniquement parmi les prisonniers évadés.

 

Attentat de la rue Monlosier du 8 mars 1944, exécution du Lt-Colonel Jacques Boutet (p. 155) :

Compte rendu de l'état-major principal de liaison num 588 : « Dans la ville de Clermont-Ferrand, en représailles d'un attentat contre une compagnie en marche le 8 mars, au cours duquel 37 soldats ont été blessés dont une partie grièvement, 183 personnes ont été arrêtées. Application accélérée de la justice militaire contre 50 ennemis du Reich et exécution immédiate du jugement. »

Le tribunal militaire qui siège à Lyon précipite les condamnations. Condamné le 11 mars 1944, le lieutenant-colonel Jacques Boutet sera exécuté le 10 mai.

 

 

3.



La Résistance de l'Université française de Strasbourg, à Clermont-Ferrand
: Site internet de Jacqueline Bromberger

 

Les citations qui suivent sont extraites sans modifications (sauf les titres rajoutés) de ce très beau site : (mais visitez le site, c'est mieux)

 

Recrutement d'étudiants alsaciens dans les organisations de résistances :

L'ORA, sigle pour Organisation Résistance de l'Armée, était représentée sur le plan régional par le Lieutenant-Colonel Jacques Boutet, assisté du Lieutenant-Colonel Jean Carcie et du Commandant Madelin. En accord avec l'ORA le docteur Fric assumait la direction de l'organisation militaire du Mouvement de la Résistance des Prisonniers de Guerre (*) de François Mitterrand. Les étudiants en Droit François Marzolff et Henri Weibacher se mirent au service de l'ORA.

 

Arrestation du Lt-Colonel Jacques Boutet :

Au cours de l'été 1943 la Gestapo multiplia des actions simultanées contre Mithridate et l'ORA. En juillet Hugo Geissler avait réussi à arrêter à Vichy deux agents de Mithridate, qui devaient aller implanter une nouvelle antenne à Rennes et qui transportaient des documents, des armes et des appareils radio. Cela lui avait permis d'accumuler des informations, qui aboutirent au mois d'octobre à plus d'une quinzaine d'arrestations, dont notamment celles des deux chefs régionaux : André Aalberg et Paul Gaubin. Aalberg, qui tentait de s'enfuir, fut grièvement blessé et mourut à l'Hôtel-Dieu, sans pouvoir être interrogé par la Gestapo. Parallèlement, Geissler développait des opérations contre l'ORA. En ce même mois d'octobre, il investit des locaux de la 13e région militaire, à Clermont-Ferrand, Royat et Romagnat, saisit un certain nombre d'archives et arrêta 32 personnes, dont 16 officiers, parmi lesquels se trouvaient le chef régional, le Lieutenant-Colonel Jacques Boutet et son adjoint le commandant Henri Madelin. Il est plus que certain que des agents au service de la Gestapo avaient été infiltrés dans les deux réseaux. Cependant, il y avait des étudiants alsaciens-lorrains parmi les personnes arrêtées au cours de ces différentes opérations : Ernest Unguerrer à Mithridate, François Marzolff et Henri Weilbacher à l'ORA

 

Exécution du Lt-Colonel Jacques Boutet :

8 mars 1944 : Des grenades rue Montlosier - Les pelotons d'execution : 3 Etudiants fusillés

Ce même 8 mars 1944, pratiquement à l'heure des arrestations à l'Hôtel Dieu, trois grenades étaient lancées rue Montlosier, près de la place de la poterne, contre un détachement de soldats allemands, faisant 1 tué et 4 blessés graves. Immédiatement, il y eut des rafles dans les cafés autour de la place de Jaude et de la gare, particulièrement fréquentés par des Alsaciens-Lorrains, qui furent suivies le lendemain par des arrestations à domicile, tel fut le cas du Professeur de Droit Claude Thomas. La seconde conséquence de cet attentat fut que les autorités allemandes donnèrent l'ordre à leur Justice Militaire, qui siégeait à Lyon d'accélerer les jugements des dossiers de « 50 ennemis du Reich » et d'en assurer immédiatement l'application. C'est ainsi, que furent condamnés à mort pour espionnage et exécutés :
* l'étudiant en Droit et instituteur Alfred Klein des Ardents, fusillé le 24 mars 1944,
* l'étudiant en Droit Henri Weilbacher, membre du réseau ORA, fusillé le 25 mars 1944,
* l'étudiant en Droit François Marzolf, membre du réseau ORA, fusillé le 10 mai 1944,
* le Lieutenant Colonel Jacques Boutet chef régional de l'ORA fut fusillé le 10 mai 1944, non sans avoir été auparavant au cours de son interrogatoire torturé par Georges Mathieu, avec sauvagerie et sadisme.

 

Exécution de son tortionnaire Mathieu (résistant passé à la collaboration et devenu membre actif de la gestapo)

17 NOVEMBRE 1944 - 12 DECEMBRE 1944 LE PROCES MATHIEU - JUGEMENT - EXECUTION

C'est ainsi que Charles Caudron (commandant Bengali) du réseau Mithridate rapporta que Geissler, chef de la Gestapo de Vichy avait été lui même stupéfait de la violence et de la cruauté de l'interrogatoire que Mathieu avait fait subir au Lieutenant-Colonel Jacques Boutet de l'O.R.A. et avait dit « J'ai rarement vu un homme, qui se dit officier s'acharner autant contre un officier français. » Le réquisitoire fut prononcé par le Commissaire Chaudoye, qui conclut à la peine de mort, en déclarant que ce châtiment était trop faible pour Mathieu. Des bravos et des applaudissements nourris soulignèrent cette conclusion.

 

« Heureux d'avoir servi la France » :

François Marzolf : Etudiant en Droit. Membre du réseau O.R.A. Arrêté le 21 septembre 1943. Condamné à mort pour espionnage. Fusillé le 10 mai 1944. Sur les murs de la prison du 92e, on a retrouvé une inscription qu'il avait signé avec le Lieutenant Colonel Jacques BOUTET, Chef Régional de l'O.R.A. exécuté le même jour : « Heureux d'avoir servi la France ».

 

(*) Nota : sur cette citation, il est mentionné « Mouvement de la Résistance des Prisonniers de Guerre de François Mitterrand », il doit plutôt s'agir du "Rassemblement National des Prisonniers de Guerre de François Mitterrand et Maurice Pinot »

(Merci d'utiliser la flèche « précédente » de votre navigateur internet pour revenir au texte)

  

4.



L'Organisation de Résistance de l'Armée

 

 

5.


Deux témoignages extraits du site de la ville de Clermont-Ferrand :

L'attentat de la place Poterne

L'attentat de la place de la Poterne : souvenir d'un enfant de sept ans




 

Henri BOUTET

 

 

Henri Boutet, frère de Jacques Boutet, né le 1er mai 1896 à Angoulème, est décédé en Autriche à Melk, camp annexe de Mauthausen le 8 janvier 1945. Une de ses photographies a été placée en sa mémoire dans la tombe de la famille Boutet au cimetière de Sens.

 

 

Références :

 

1. Extrait du périodique « Le Sénonais libéré » du mercredi 27 août 1975 :

« En 1935, promu receveur principal (des Douanes) Henri Boutet est muté dans cette ville du défilé de l'Argonne (Clermont-en Argonne) où, dès l'occupation, il oeuvra pour soutenir les mouvements de résistance. Le 31 juillet 1944, alors que la localité est cernée par l'ennemi à la suite d'un attentat, lui qui se trouve dans les bois rentre pour assumer sa responsabilité de chef de bureau des Douanes, parce qu'il pense que c'est là son devoir. Les Allemands rassemblent les hommes et pour tous, ce fut la déportation. Un monument sur la place de Clermont-en Argonne porte les noms de nombreux martyrs qui ne revinrent pas : Henri Boutet y figure. »

 

2. Journal Officiel du 28/10/1987 : page 12546 mentionnant la mort en déportation de Henri Boutet.

   

3.



Site conçu par l'Amicale des déportés français du camp de Mauthausen afin de transmettre la mémoire des hommes et femmes victimes des crimes nazis dans ce camp de concentration d'Autriche entre 1938 et 1945. Ce site contient la liste des annexes de Mathausen dont le comp de Melk.

 

Le camp de Melk en Autriche : page du site « JewishGen » donnant une terrible description de cette annexe du camp de concentration de Mathausen. L'auteur de la page signale notamment l'impossibilité pour la population de la ville de Melk, d'avoir pu ignorer les atrocités nazis dont étaient victimes les déportés.

 

Lieux de déportations : fiche du site « La Mémoire de la déportation » sur laquelle on peut lire concernant le camp de Melk :

« Melk, Kommando de Mauthausen : La ville de Melk se trouve en Basse-Autriche. Le 21 avril 1944, arrivent 500 des 10 000 détenus qui travaillent au projet « Quartz », c'est-à-dire à la construction d'une usine souterraine de roulements à billes pour la firme Steyr, Daimler et Puch. Si l'usine est pratiquement achevée, elle ne produit jamais un seul roulement à billes. Le 15 avril marque la fin de l'évacuation de ce Kommando vers Mauthausen ou Ebensee. »

   

4. Pierre Lefèvre, Les déportés d'Argonne, Dossiers Documentaires Meusiens :

Le 23 juillet 1944, une fusillade opposait des maquisards à des Allemands au cœur de Clermont-en-Argonne. Le lendemain, le bourg était cerné par des troupes allemandes, cent douze hommes - dont certains de passage - étaient arrêtés et cent d'entre eux étaient déportés; vingt-huit seulement reviendront des camps.

   

5. Monument à la mémoire des déportés de Clermont-en-Argonne :

(reportage photographique sur le site Petit patrimoine )

  

 

L'inscription sur le monument commémoratif : « A nos Déportés Martyrs de 1944 » - Le 30 juillet 1944, de cette place, sont partis pour les camps d'extermination allemands 100 hommes de Clermont et des environs.

 

 

 

 

 


Jean-Baptiste Jules BOUTET

Né à Limoges, fils d'un tailleur de pierre né au Palais-sur-Vienne et descendant d'une longue lignée de papetiers de Saint-Léonard-de-Noblat.

Avec son épouse Jeanne Gros, il eurent 5 enfants : une fille (Louise) et quatre fils (Jacques, Paul, Henri et Georges)

Jules Boutet était inspecteur des contributions indirectes. On peut le voir au travail sur cette photo datant de 1906.

 

Paul BOUTET

Paul Boutet, mon grand-père, a pour sa part œuvré activement pour sa famille en épousant ma grand-mère, Louise Verdier, et en ayant la seule descendance des Boutet, deux filles et un fils.

Grâce à Paul Boutet, son père Jules a actuellement dix descendants.

 

 

 

 

 

 


 

 

Merci pour votre visite,

 

Philippe LALANNE

(petit-neveu de Jacques et Henri Boutet)

 

   

 

Informations sur cette page


Mise en ligne le 11 novembre 2004

Relecture et corrections de mise en page le 18 novembre 2021

 

 

 

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