Libro de los juegos Le
Cab e Quinal est le neuvième jeu de tables décrit
dans le Libro de los juegos (le livre des jeux) écrit à la
demande d'Alphonse
X de Castille entre 1251 et 1283. Il tire son appellation de la disposition
des dames sur un seul quadrant du tablier au départ du jeu, cab
(tête) désignant la sixième flèche et quinal
la cinquième. Il existe deux versions du Cab e Quinal dont la principale avec trois dés, et une autre avec deux dés.
Le plateau est appelé tablier dans le sens où il contient les tables (ancien nom des dames). Le jeu de Jacquet fait ainsi partie de la famille des jeux de tables. 2. Position de départ et appellation du jeu Chaque joueur place ses dames comme indiqué sur la figure ci-dessous :
Les
15 dames sur leur case de départ constituent le talon. 3. Circuit des dames 4. But du jeu 5. Priorité des dés Pour
savoir quel joueur lancera les dés pour le premier coup de la partie
- les dés posés à plat sur les dames sont bons. (ces
règles sont celles du Trictrac) 7. Déplacement des dames a) Sur un coup de dé simple (les 3 dés présentent des nombres différents) on peut : - soit déplacer trois dames de chacune la valeur d'un dé ; - soit déplacer une dame de la valeur d'un dé, et une autre de la valeur d'un second dé puis de cette position la déplacer encore de la valeur du troisième dé (il est impératif de marquer un bref temps de repos sur la flèche intermédiaire) ; - soit
déplacer une seule dame de la valeur successivement de chacun des trois
dés en marquant toujours un bref temps de repos entre chacun des trois
déplacements. b)
Sur un doublet (la valeur de deux des trois dés est
la même) c)
Sur un triplet (la valeur de chacun des trois dés
est la même) d) « Dame touchée : dame jouée » - un joueur qui après avoir lancé les dés, s'avise à toucher au moins une de ses dames peut être forcé par l'adversaire à la jouer, si elle peut l'être d'une manière légale ; - par contre, on peut toucher une de ses dames sans être obligé de la jouer, si auparavant on a annoncé « j'adoube ! ». On ne peut cependant adouber que pour arranger ses dames mais en aucune manière pour effectuer un essai de déplacement.
Toute case (flêche) occupée par au moins deux dames d'un joueur est interdite à l'autre joueur et ceci même pour s'y reposer (c'est la raison pour laquelle on doit marquer un léger temps de pause lors d'un déplacement sur plusieurs segments consécutifs). Toute case occupée par une seule dame d'un joueur est vulnérable. Le joueur adverse peut s'y placer ou simplement s'y reposer lors d'un déplacement sur plusieurs segments. Dans les deux cas la dame isolée est dite battue et doit être placée sur la barre médiane du tablier. La ou les dames battues placées sur la barre médiane doivent d'abord toutes être rentrées dans le tablier par le joueur a qui elles appartiennent. Les dames sont alors rentrées par le quadrant I où se trouvaient les talons des joueurs. Aucune
dame ne peut être déplacée dans le tablier par le joueur ayant
des dames sur la barre médiane tant qu'il ne les a pas toutes rentrées
dans le premier quadrant. 9. Obligation de jouer le dé le plus fort La règle ne spécifie rien à ce sujet. L'obligation de jouer les trois dés si possible, ou à défaut deux d'entre-eux, et sinon un seul devra cependant être respectée.
Une fois les 15 dames entrées dans le dernier quadrant, on les sort du tablier en suivant les règles suivantes : - les contraintes des règles générales de déplacements des dames dont celle de devoir rentrer une dame battue d'abord, et celle de devoir jouer le maximum de dés sont toujours applicables ; - dans cette phase, la bande extérieure du tablier est vue comme une flèche supplémentaire ; - toute dame qui porte sur la bande extérieure par la valeur des dés (l'un ou l'autre, la somme de deux ou trois) est sortie du tablier ; - il n'est cependant pas interdit de jouer une autre dame à l'intérieur du tablier si c'est à l'avantage du joueur (en général pour gêner le passage d'une dame adverse retardée) ; - dans
le cas où la valeur d'un dé est supérieure à la position
la plus éloignée des dames par rapport à la bande extérieure,
on sort une des dames les plus éloignées (par exemple si la valeur
du dé est 5, et qu'on n'a aucune dame à une distance ni de 6, ni
de 5, on sort une dame distante de 4 ou à défaut de 3, etc.) 11. Bouchage du passage des dames de l'adversaire Lorsque l'on occupe six flèches adjacentes, on occasionne un bouchage du passage des dames adverses. Un joueur qui ne peut jouer aucun des trois dés passe son tour.
Variante à deux dés
Le Cab e Quinal peut être aussi joué avec seulement deux dés au lieu de trois. Cependant il ne diffère pas dans les grandes lignes de la version jouée avec trois dés, dans le sens où si l'on ne conserve que deux dés à lancer, le troisième existe mais il est virtuel sa valeur étant fixée par les deux joueurs pour toute la partie. Le plus souvent sa valeur est fixée à six. Quand un joueur obtient par exemple six et quatre, il jouera six, quatre et six. De même après un jet des deux dés ayant pour résultat deux et cinq, il jouera deux, cinq et six. Et ainsi pour tous les lancers des deux dés. L'autre particularité de cette variante réside dans la position de départ des dames qui diffère de la version à trois dés.
Une dame est prélevée du talon des dames noires pour être installée sur la sixième case du quadrant de sortie. Une dame est prélevée du talon des dames blanches pour être installée seule à son côté sur la quatrième case du premier quadrant (quadrant d'entrée des dames). Le joueur qui a les dames blanches est celui qui débute le jeu comme dans la version à trois dés. Références Alfonso
X, El Libro de los juegos o Libro de ajedrez, dados e tablas, 1251 - 1283. Informations sur la page Mise
en ligne le 13 janvier 2022 Auteur : Philippe LALANNE Le Salon des jeux - Académie des jeux oubliés
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