Le Pharaon, est un jeu de cartes sur lesquelles les joueurs effectuent des paris qui était pratiqué en France à la fin du XVIIe siècle et au XVIIIe siècle. Variante de la Bassette, le Pharaon l'a rapidement supplantée. Il a connu les mêmes interdictions que son aînée. En 1708, Rémond de Montmort dans son Essai d'analyse sur les jeux de hasard a démontré que le Pharaon était encore plus à l'avantage du banquier que la Bassette. Les règles présentées ici concernent essentiellement les modifications apportées à celles de la Bassette.
1. La taille
La taille est toujours de deux cartes mais, contrairement à la Bassette, le banquier dévoilent les deux cartes simultanément en plaçant la première à sa droite et la deuxième à sa gauche.
La carte placée à droite est appelée « carte de face » et fait gagner le banquier. Le mot face ne doit pas être confondu avec celui utilisé à la Bassette où il désigne d'une part la toute première carte du paquet dévoilée par le banquier, et d'autre part la première carte qu'il retourne après la mise d'un ponte sur une nouvelle carte de son livre en cours de jeu. À la Bassette, un ponte qui pert sur une face ainsi définie est dit facé.
La carte placée à gauche est appelée « carte anglaise » et fait perdre le banquier.
2. Gain et perte du banquier
Le fait d'être facé (dans le sens de la Bassette) n'a pas d'incidence sur le gain du banquier : il emporte toujours la totalité de la mise, au lieu qu'à la Bassette, dans le cas d'une face, il n'en retire que les deux tiers.
Lorsque les deux cartes d'une taille forment une paire, le banquier retire la moitié de l'enjeu (mise et paroli éventuel) du ponte qui a joué sur la carte du même type. À la Bassette, le banquier emporte l'enjeu entier, sauf dans le cas d'une face pour lequel il n'en retire que les deux tiers.
Si le banquier perd l'avantage qu'il avait sur les paires, il en gagne un autre sur les faces, qui n'existent plus.
Pour le reste, toutes les règles de la Bassette et les manières d'y jouer sont applicables au Pharaon.
Comme à la Bassette, la petite paix consiste pour le ponte qui vient de gagner, à ne rejouer que son gain. Pour cela le ponte laisse sa mise et perçoit son gain qui est égal au montant de sa mise, ce qui revient à ne risquer que son gain.
Le Dictionnaire des jeux de Lacombe, à la fin du XVIIIe siècle, décrit une autre manière de procéder que l'on retrouve dans la littérature : le ponte qui tente la petite paix ne perçoit pas son gain, et déplace sa mise initiale sous sa carte qu'il corne comme pour faire un paroli. Si le ponte gagne à nouveau, soit il perçoit deux fois le montant de sa mise, soit il décide de tenter la grande paix en faisant un nouveau paroli en cornant une deuxième fois sa carte. S'il gagne la grande paix, il perçoit quatre fois le montant de sa mise. Si le ponte perd la petite ou la grande paix, il retire sa mise qu'il avait placé en dessous de sa carte.
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