Le
Chnif Chnof Chnorum

Le
Chnif Chnof Chnorum ou Schnif Schnof Schnorum est un jeu de cartes,
de la famille des jeux de poules
lesquels nécessitent un nombre relativement important de joueurs dont seul
l'un d'entre-eux gagnera les mises de tous les autres. De la sorte, les pertes
sont généralement minimes tandis qu'un seul joueur emporte une somme
non négligeable. Bien que le hasard prédomine comme dans tous les
jeux de la sorte, un peu de réflexion et la mémorisation des cartes
jouées sont un avantage. Chnif, chnof, et chnorum sont trois termes du
jeu.
1.
Nombre de joueurs et jeu de cartes
Le
Chnif, Chnof, Chnorum se joue de cinq à douze joueurs, avec un jeu
complet de 52 cartes. Seul le type des cartes est pris en considération,
la couleur pique, cur, carreau, trèfle n'ayant aucune
importance.
2.
La mise
Chaque
joueur reçoit, au début de la partie, une quantité de jetons
déterminée par la durée qu'on veut donner à la partie,
et appelée mise. Plus la mise sera grande et plus la partie durera. On
prendra par exemple 5 jetons par joueur.
La partie se joue jusqu'à
ce qu'il n'y ait plus qu'un seul joueur qui possède des jetons.
3.
Donne
Un
joueur prend les cartes, les mélange, et les étale, faces cachées,
sur la table. Chacun en tire une et celui qui a obtenu la plus forte est le premier
donneur. Il rassemble les cartes, les mélange, les donne à couper
à son voisin de gauche, puis les distribue à nombre égal
entre tous les joueurs, une par une, dans le sens inverse des aiguilles d'une
montre, en commençant par son voisin de droite.
Si à la
fin d'un tour de donne, il reste moins de cartes dans la main du donneur qu'il
n'y a de joueurs autour de la table, ce restant de cartes ne sera pas utilisé
sur le coup et le donneur les empile en un talon, faces cachées, entre
lui-même et le joueur placé à sa droite.
4.
Déroulement du jeu, la poule
Les
joueurs ayant pris connaissance de leurs cartes, le premier en carte, qui
est le joueur assis à la droite du donneur, joue une carte de sa main,
et le suivant par la droite doit obligatoirement, s'il en possède une,
jouer une carte du même type en disant « Chnif ! »
ce qui oblige son voisin de gauche à mettre un de ses jetons dans
un corbillon ou directement sur la table ce jeton et ceux qui s'y ajouterons
constituent la poule.
Mais
s'il ne possède pas de carte du même type, il peut jouer la carte
qui l'arrange le mieux peu importe la couleur et le type. Tout de suite
après un chnif, le joueur qui suit, s'il possède une carte encore
du même type, doit la jouer en déclarant « Chnof ! »
et son voisin de gauche qui avait précédemment déclaré
« Chnif ! » doit mettre deux jetons à la poule,
sinon, il joue une carte à sa guise.
Enfin, après un chnof, il est encore possible que le joueur suivant possède
la quatrième et dernière carte du même type : il doit alors
déclarer « Chnorum ! » et son voisin de gauche
doit d'une part mettre deux jetons à la poule, et d'autre
part donner deux jetons à son voisin de droite qui vient de le
faire chnorum. C'est ainsi que des jetons peuvent passer d'un joueur à
un autre bien que ceci soit très peu probable.
Il
est important de noter qu'un joueur possédant une carte d'un même
type que celle jouée par un autre que son voisin de gauche ne peut pas
annoncer un « Chnif », un « Chnof »,
ou un « Chnorum ! ». Après une interruption, la séquence
de déclarations ne peut que redémarrer à « Chnif
! ».
Si
un joueur n'a pas suffisamment de jetons pour mettre à la poule et payer
son voisin de droite qui le fait chnorum, il paie en priorité son voisin
de droite, puis, s'il lui reste un jeton, il le verse à la poule.
Un
joueur n'est jamais redevable ni à la poule, ni au joueur qui a pu le faire
chnorum.
Si
à la fin d'un coup, plusieurs joueurs possèdent encore des jetons,
alors on joue un autre coup, le premier en cartes du précédent devenant
le donneur. Les joueurs qui ne possèdent plus de jetons à la fin
d'un coup reçoivent tout de même des cartes et participent au jeu,
même s'ils n'ont plus la capacité de payer. En cas de chnorum, un
joueur ne possédant plus de jetons peut en recevoir à nouveau de
la part de son voisin de gauche.
Dès
qu'il n'y a plus qu'un joueur en possession d'un ou plusieurs jetons, la partie
est terminée même si des joueurs ont encore des cartes en main. Le
gagnant ainsi désigné emporte la poule.
Lorsqu'on
joue les cartes, il faut les empiler les unes sur les autres, et il n'est pas
permis de regarder dans cette pile pour voir les cartes qui sont passées.
On admettra que quelques cartes soient partiellement visibles et on n'y remédiera
pas en tentant de les ranger correctement.

Référence
Pierre
M. Huvier des Fontenelles, Les Soirées amusantes ou entretien sur les
jeux à gages ou d'autres, Veuve Duchesne et fils, Paris, 1790, 2e éd.
Informations
sur la page
Mise
en ligne le 1 octobre 2010
Révisée le 31 octobre 2021
Auteur : Philippe
LALANNE
Le
Salon des jeux - Académie des jeux oubliés
