La Brusquembille à mariage, est un jeu de cartes issu de la Brusquembille. On n'en connaît que l'appellation qui a été donnée en 1779, dans les Mélanges tirés d'une grande bibliothèque, par Marc Antoine René de Voyer d'Argenson qui le compare au Briscan dont la règle a été publiée dans La Plus Nouvelle Académie universelle des jeux en 1752. À peu de choses près, tous ceux qui ont écrit sur les jeux s'accordent pour dire que le Briscan, la Brisque et le Mariage sont un seul et même jeu, et ils reprennent systématiquement les règles du Briscan sous une des trois appellations. Pour ma part, je pense que faire une distinction entre ces trois jeux s'impose. En effet, une règle ancienne de la Brisque semble avoir été ignorée, qui se trouve dans le Supplémént au Dictionnaire universel françois et latin, édité à Nancy en 1752. La Brisque y apparaît comme une version plus légère du Briscan et probablement antérieure. La Brisque se situerait ainsi entre la Brusquembille et le Briscan. Pour ce qui est de la Brusquembille ou Bruscambille à mariage, elle trouverait parfaitement sa place entre la Brusquembille et la Brisque, constituant une sorte de chaînon manquant. À partir de l'appellation du jeu, et de ce que nous savons de la Brisque par sa règle de 1752, différente de celle du Briscan, il est aisé d'imaginer la manière dont la Brusquembille à mariage pouvait être jouée. C'est ce que je me propose de faire dans cet article. On comprendra qu'il s'agit ici d'une règle inédite. Voir aussi : La famille de la Brusquembille 1. Principe La
Brusquembille à mariage se joue avec les mêmes règles que
la Brusquembille. On y jouera
de préférence aux points avec un objectif convenu entre les joueurs
comme par exemple 300 ou 500 points. Les paiements en jetons des brusquembilles
les as et les dix entre joueurs seront alors ignorés.
Un mariage est l'association du roi et de la dame de la même couleur, c'est-à-dire cur, carreau, pique ou trèfle. Les mariages donnent droit à des points lorsqu'ils apparaissent dans les circonstances suivantes :
Lorsqu'un joueur détient un mariage dans les trois cartes qu'il a en main, il peut s'il le souhaite, l'annoncer lorsque c'est à son tour de jouer une carte quelconque de sa main. Il marque immédiatement, pour lui-même ou son équipe, 40 points si c'est un mariage d'atout, et 20 points pour les autres couleurs.
Lorsqu'un joueur fait une levée qui contient un mariage, il compte immédiatement pour lui-même ou pour son équipe, 40 points si c'est un mariage d'atout, et 20 points pour les autres couleurs.
Le total des points contenus dans le jeu de cartes est comme à la Brusquembille traditionnelle égal à 120 points. À ces points, viennent s'ajouter ceux des mariages. Comme il existe quatre mariages dans le jeu, dont un en atout valant 40 points et trois autres rapportant 20 points, le maximum de points réalisables passe à 220 soit : 120 points des cartes et 100 points des mariages potentiels.
Un joueur peut choisir de ne pas annoncer un mariage en main, pour ne pas révéler les deux tiers de sa main à ses adversaires et même la totalité s'il choisit de jouer la troisième carte. Si à son prochain tour de jouer, il a encore le mariage en main, il pourra à nouveau choisir de l'annoncer ou pas. Un mariage annoncé ne peut pas l'être une deuxième fois.
Références Académie universelle des jeux, Legras, Paris, 1718 Supplémént au Dictionnaire universel françois et latin, édité à Nancy en 1752 D'Argenson,
Mélanges tirés d'une grande bibliothèque, 1779 Informations sur la page Mise
en ligne le 3 septembre 2011 Auteur : Philippe LALANNE Le
Salon des jeux - Académie des jeux oubliés
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